En 1969, il y a 46 ans, une répression du régime de Duvalier s’est déroulée au village de Cazale, aujourd’hui section communale de Cabaret, en Haïti. Glânés dans les dires des Cazalais, il y eu au moins 23 morts, 80 disparus et 82 maisons incendiées. En amonts de ces représailles : un soulèvement de paysans mécontents de payer les taxes que leur imposait le pouvoir et les restrictions sur l’utilisation de l’eau de la rivière qui traverse leur village au profit de Duvalierville, l’actuelle Cabaret. Ces évènements restent peu documentés, faute d’archives et de travaux d’historiens.

Kolektif 2D et FOKAL lancent un appel à témoignage dans le cadre d’un travail documentaire photographique sur les mémoires de Cazale. Si vous avez vécu les évènements de 1969 ou qu’une personne de votre famille en a été témoin, racontez-nous votre histoire. Comment celle-ci est-elle abordée au sein de votre famille ? Comment l’a-t-elle marquée ? Participez-vous aux commémorations ? Votre témoignage nous intéresse.

Notre travail sera principalement visuel, nous aimerions donc pouvoir réaliser aussi le portrait photo des témoins. Les objets, documents et photos d’archives datant de l’époque nous intéressent tout autant. Notre approche est de questionner la mémoire complexe de Cazale et de la période des Duvalier. Une sélection des témoignages et des photographies pourra être publiée avec l’autorisation des personnes photographiées.

Vous pouvez nous contactez  par email à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. ou par téléphone au +509 36.09.70.68. Merci de préciser votre nom, votre lieu de résidence et vos coordonnées (numéro de téléphone et/ou adresse e-mail), pour que nous puissions vous recontacter. Vos coordonnées ne seront pas publiées.

Pour plus d’informations sur notre travail à Cazal :

http://lenouvelliste.com/lenouvelliste/article/143261/Rememoration-du-massacre-de-Cazale

http://www.fokal.org/fr/index.php?option=com_content&view=article&id=1700:exposition-l-cazal-entre-memoires-et-oubli-r&catid=82:evenements&Itemid=54

http://lenouvelliste.com/lenouvelliste/article/143658/Letrange-vernissage

Pour avoir un aperçu de l’approche visuelle du projet : 

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Ce travail documentaire est mené par les photographes et journalistes haïtiens Fabienne Douce, Réginald Louissaint, Pierre Moïse, Mackenson Saint Félix, Edine Célestin, Georges Harry Rouzier et Dumas Maçon, encadrés par le photographe Nicola Lo Calzo.

Merci par avance de votre collaboration.

 

L’ouvrage « Haïti : de la dictature à la démocratie ? » publié par les ÉDITIONS MÉMOIRE de Montréal sous la direction de Bérard Cénatus, Stéphane Douailler, Michèle Duvivier Pierre-Louis et Étienne Tassin rassemble les interventions présentées au colloque sur ce thème qui s’est tenu à Port-au-Prince en juin 2014. L’éditeur Rodney Saint Éloi fait un bon coup avec cette publication au risque de courroucer certains et d’offusquer d’autres. C’est que l’ouvrage collectif propose le déchiffrage de l’impunité : une cruauté insolente au cœur de la formation sociale haïtienne depuis plus de deux siècles. En effet, avec rigueur et imagination, plus d’un tiers des 32 intervenants ont approfondi ce thème tandis que les autres ont apporté des informations et analyses complémentaires sur cette ornière dans laquelle Haïti ne cesse de s’enfoncer.

En ce temps de rareté de pensée cohérente et structurée, ceux qui veulent faire du shopping pour habiller leur cerveau seront heureux. Il vont se retrouver sur la route menant au paradis tant ils auront des trouvailles. Cela va de Laënnec Hurbon à Frédéric Gérald Chéry, de Franklin Midy à Jean-Joseph Exumé, en passant par John Picard Byron, Wien Weibert Arthus, Sabine Lamour, Danièle Magloire, Vertus Saint Louis, Lewis Ampidu Clorméus, etc., le tout avec une préface du philosophe français Étienne Balibar. De vraies pilules à penser !

L’expérience haïtienne des tentatives de passage de la dictature à la démocratie est explorée dans ses artifices et ses apparences. Depuis Toussaint Louverture, Dessalines et Boyer dans leur combat contre les Africains dénommés Sans Souci et Darfour jusqu’au gouvernement de Michel Martelly. Tentative de reconstruction de la mémoire que ce dernier gouvernement a tout fait pour caricaturer jusqu’à son extrême aboutissement par des commémorations carnavalesques. L’une des formes prises par la dictature pour « légitimer le chaos social » (Jerry Michel, page 236) a été de dire drôlement les choses sérieuses et sérieusement les choses drôles.

L’univers de l’impunité en Haïti est questionné par le philosophe Jacky Dahomay qui écrit : « la chute de la dictature est symbolisée par la victoire de Jean-Bertrand Aristide et de son mouvement Lavalas. De la chute de la dictature au retour des duvaliéristes au pouvoir aujourd’hui il y a bien eu au pouvoir le mouvement Lavalas avec les présidents Aristide et Préval. En quoi ont-ils procédé au devoir de mémoire ? » (page 471). La lumière projetée fait que les mystifications s’évaporent et que seul demeure l’essentiel. Des éléments pour se ressourcer à partir d’une remontée aux origines. Un voyage à l’envers. À contre-courant. Mais la réflexion n’est pas exclusive à Haïti.

Elle s’étend aussi à l’Argentine et l’Afrique du Sud avec Étienne Tassin et Maria Freir ; à l’Allemagne avec Christophe David ; au Brésil, à l’Uruguay et au Chili avec Marcelo Raffin. Des interventions qui prennent le relais. Avec la même frénésie. Le même engouement. Comme des icebergs au-dessous desquels il y a une immense connaissance sur l’expérience traumatisante de la dictature, de la mémoire, de « la banalité du mal » d’Hannah Arendt et de la justice rétroactive.

À un moment où le bilan de la société haïtienne est négatif, où le moindre check-up révèle les tensions qui la bouleversent, l’ouvrage montre avec une force irréductible l’existence de l’homme que Diogène cherchait. Le regard sévère des auteurs affiche une volonté d’écarter le malheur en refusant de sombrer dans l’hébétude. C’est l’expression théorique de ces hommes et femmes à colonne vertébrale qui ont refusé le 22 janvier 2016 d’être les parfaits jouets des puissances tutrices.

Aux questions difficiles soulevées par le passage de la dictature à la démocratie, le lecteur trouvera « des réponses provisoires » comme l’écrit le portugais Diogo Sardinha. En s’adossant à la révolution des œillets de 1974 qui a libéré le Portugal de 40 ans de dictature, Diogo Sardinha en a fait la « cause absente » de son discours qu’il a partagé dans son beau texte « Se souvenir de ce qu’il fait oublier : un paradoxe de la pacification sociale ? ». La sottise est traquée avec une noblesse d’âme qui peut paraître excessive en indiquant qu’il ne suffit pas d’avaler les pilules à penser pour devenir intelligent.

Les intellectuels haïtiens et étrangers ont réalisé un travail de titan avec cet outil théorique de l’ouvrage Haïti : de la dictature à la démocratie ? La prochaine étape sera de travailler à mettre ces énoncés en créole haïtien pour qu’ils puissent pénétrer les esprits des masses afin de compléter le cycle de l’ambition scientifique. Effort indispensable pour sortir de l’élitisme encouragé par un statu quo aux abois et qui pense isoler les masses de la connaissance en voulant tout ramener au créole dans lequel il n’existe pas suffisamment d’ouvrages scientifiques permettant la promotion du savoir.

L’explication globale de la condition haïtienne dans un langage rigoureux et accessible au commun des mortels doit continuer à faire recette dans la centaine d’émissions radiophoniques bénéficiant d’une large audience à travers le pays. Dans ce milieu où le contrôle de compétence n’existe pas, l’ouvrage Haïti : de la dictature à la démocratie ? peut se révéler un enchantement. La jeunesse à la dérive a besoin des repères traités dans cet ouvrage avec clarté et objectivité. Nous invitons donc les lecteurs à se ruer dessus avec voracité et concupiscence. Car, il est délicieux. On peut parier qu’il suscitera des débats multiples. Et qu’une traduction créole, même partielle, sera bientôt disponible avec la même précision dans l’argumentation.

 

AJULIHEn avril 2017, Avocats Sans Frontières Canada lance le projet « Accès à la justice et lutte contre l’impunité en Haïti », financé par le gouvernement canadien et sur lequel FOKAL est partenaire. Le projet se déploie en trois axes : contribuer à améliorer l’accès à la justice ; contribuer à la lutte contre l’impunité et la corruption ; contribuer à dynamiser la participation citoyenne aux processus démocratiques. FOKAL intervient particulièrement sur ce dernier volet, à travers son programme d’Education Citoyenne.

Permettre aux citoyens de comprendre et revendiquer leurs droits :
L’éducation citoyenne est l’une des conditions sine qua non pour que les citoyens se saisissent des enjeux de société, participent au débat public et soient à même d’exiger de leur gouvernement qu’il agisse pour le bien public. FOKAL propose de produire un ensemble de documents de vulgarisation sur diverses thématiques des droits humains, de mettre sur pied une plateforme d’information et d’échanges en ligne sur ces mêmes thématiques, et d’offrir au public des activités culturelles pour sensibiliser et conscientiser les jeunes aux questions de citoyenneté et de droits humains à travers la pratique artistique. À travers cette campagne d’information, d’éducation et d’actions citoyennes, la FOKAL souhaite sensibiliser la jeunesse sur des thématiques aussi variées que les droits des femmes, des mineurs, des détenus, le devoir de mémoire, la lutte contre l’impunité et la justice transitionnelle, etc.

Accompagner les acteurs œuvrant à la promotion des droits humains :
À travers des actions ciblées, FOKAL souhaite toucher directement les citoyens et en particulier les jeunes citoyens. FOKAL considère en outre qu’il est important d’encourager les acteurs qui interagissent au quotidien avec eux, et dont le travail en faveur du respect des droits humains rayonne sur la jeunesse. Elle se propose de renforcer des acteurs de la société civile à travers des formations, des formations de formateurs, et de l’accompagnement. Un appel à proposition annuel pour des projets de promotion des droits humains permet d’identifier et d’accompagner des organisations de la société civile et/ou des citoyens souhaitant proposer des actions citoyennes innovantes ; de la médiation en lecture permet aux responsables et personnels de bibliothèques de créer des animations ludiques, interactives et pédagogiques autour des thématiques de droits humains

Le programme Bibliotheque

Nous affirmons la lecture comme un droit dans un pays où il est encore un privilège. À travers un appui à dix huit bibliothèques de proximité, ce programme vise à rendre le livre et la lecture plus accessibles aux lecteurs, tout particulièrement aux plus jeunes. Ces petites bibliothèques de proximité bénéficient d'un appui financier, de dons de livres et d'un encadrement technique. Elles sont le plus souvent gérées par des groupes de jeunes soutenus par la communauté, et se situent dans les quartiers marginaux de la capitale, dans des petites villes de province et à la campagne.

FOKAL a fait entrer des bibliothèques haïtiennes dans des réseaux régionaux et internationaux et soutenu la forte participation à des conférences ALA, IFLA, ACURIL. Les partenariats avec les Bibliothèques sans frontières (bibliothèque mobile) et Littafcar (information en ligne et la plate-forme de formation sur la littérature de langue française de l'Afrique, en Europe et dans les Caraïbes et projets de coopération au Bénin, au Rwanda, en Haïti et en Belgique) ont démontré le leadership et la capacité d'attirer de nouveaux bailleurs de fonds de FOKAL. La bibliothèque mobile Bibliotaptap est gérée par FOKAL depuis 2015; la bibliothèque du Centre culturel Katherine Dunham au Parc de Martissant est opérationnelle depuis 2015.

 

La carte des bibliothèques du réseau de FOKAL

 

Le programme MediaDe 1995 à 2010,  Fokal a soutenu le travail de radios communautaires et privées.

Le programme média de FOKAL a été créé en 2010 afin de soutenir le travail des journalistes et des médias haïtiens dans la production et la diffusion d’une information équilibrée et de qualité et ainsi favoriser l’accès à l’information en Haïti. Il organise des projections, des conférences et des débats sur le thème des médias, du métier de journaliste et des thèmes importants pour la société haïtienne qui réunissent journalistes, militants, chercheurs, étudiants et citoyens. Le programme média soutient des projets médiatiques collaboratifs sur l’investigation journalistique, ainsi que la recherche sur les médias en Haïti. FOKAL soutient les échanges et la participation de journalistes haïtiens à des conférences ou des stages à l’étranger. A travers ce programme, FOKAL favorise l’accès à l’information et à la comunication des populations dans les provinces en soutenant les radios communautaires en matériel et en formation mais aussi la production d’informations dans les provinces et leur diffusion à l’échelle nationale. FOKAL soutient la formation de jeunes photographes et vidéastes, le développement de travaux documentaires ainsi que leur diffusion.

Le programme média collabore avec le programme Média et le programme de photographie documentaire de Open society fondations. 

UniversiteLe tremblement de terre de 2010 a durablement affecté le système éducatif aussi bien sur le plan humain que sur celui des infrastructures. Il a surtout révélé des dysfonctionnements de tous ordres qui prévalaient depuis des années. Depuis le séisme, FOKAL développe à travers le programme Education et Universités, un ensemble d’activités afin de :

- Identifier et soutenir des projets d’éducation et de formation qui portent des dynamiques innovantes sur le plan social, organisationnel ou technologique, au bénéfice notamment des personnes les plus vulnérables de la société haïtienne.

 - Soutenir aussi bien les institutions que les individus qui participent à la construction et à la valorisation de connaissances sur Haïti, son histoire, sa mémoire, son environnement, sa géographie, ses composantes démographiques, politiques, sociales et culturelles ;ainsi qu’au développement des capacités d’innovation sociales et technologiques du pays.

- Contribuer à ce que les structures éducatives et les établissements d’enseignement supérieur répondent, par la formation et la recherche, à des besoins bien identifiés de développement du pays et d’amélioration de la qualité de vie de la population.

- Mobiliser les scientifiques haïtiens et étrangers qui apportent une contribution en renfort aux plaidoyers des organisations de la société civile d’Haïti dans des domaines comme la justice, le devoir de mémoire, la santé, l’environnement et l’éducation.

- Favoriser la présence d’Haïti dans les réseaux scientifiques, les cercles internationaux de réflexion et de décision en facilitant la circulation des personnes entre Haïti et l’étranger.

Ce programme cible en priorité et de manière non exclusive, les domaines d’intervention suivants : les sciences de la santé et de l’environnement ; les sciences humaines et les sciences sociales ; l’éducation à travers l'appui à des projets d’éducation en milieu rural et pour des personnes en situation de handicap, l’appui à des projets de formation aux technologies ; le volontariat des étudiants ; l’entrepreneuriat des jeunes.

Il développe un ensemble de relations avec des organisations et des universités haïtiennes et étrangères.

FOKAL attribue des supports financiers aux étudiants brillants pour des études supérieures et universitaires en Haïti, ou à l’étranger pour des études de troisième cycle.

PI JCe projet développe les aptitudes du débat dans une optique citoyenne. Le débat apprend aux jeunes à développer leur pensée critique, leur capacité d’expression, leur aptitude à la recherche indépendante et les amène à discuter de sujets qui affectent leur vie et leur communauté dans une atmosphère de tolérance, de rationalité et de rigueur intellectuelle. Quatorze clubs répartis dans tous le pays réunissent chaque semaine une vingtaine de jeunes qui débattent sur des thèmes pré-établis, préparent des tournois, discutent de la conjoncture. Les jeunes initient aussi des débats utilisant des nouvelles technologies tels que le blog ou les textos. En 2014, 400 jeunes se sont pretés à une consultation sur des thèmes comme la citoyenneté, la démocratie, mais aussi les rapports de sexe ou l’économie. Leurs points de vue ont été publiés dans le recueil « Paroles de jeunes »  paru en 2015.

Art CultureDepuis 1999, FOKAL soutient des artistes talentueux dans le domaine des arts et contribue au renforcement de la production littéraire et artistique haïtienne à travers des subventions et le renforcement des institutions locales (musées, fondations, écoles).

FOKAL a initié des partenariats avec l’UNESCO, l’Institut Français, la Fondation Culture Création, Africamérica, entre autres, pour contribuer aux échanges nationaux et internationaux. FOKAL est un partenaire du Festival de Théâtre Quatre Chemins un moment festif et fédérateur du théâtre haïtien contemporain qui établit des espaces de rencontres et de libre expression entre les artistes et le public.

Projet GingerbreadAutrefois appelé projet Gingerbread, le programme Patrimoine de FOKAL continue de s’articuler autour de la sensibilisation à notre patrimoine architectural urbain. Au cours de l’année 2009, l'organisation HELP (Haitian Education Leadership Program) et la FOKAL ont facilité l’inscription des maisons Gingerbread de Port-au-Prince sur la liste des monuments en danger du World Monuments Fund. La préservation de ces maisons en fait a été inscrite en 2010 et renouvelée en 2012. Cette reconnaissance permet de sensibiliser les professionnels du monde entier et les institutions internationales à l’urgence de supporter la réhabilitation et la conservation de ce patrimoine architectural haïtien. Après le séisme du 12 janvier 2010, ces maisons se sont révélées, en plus de leur élégance et cachet, d'une grande solidité.

Ce projet, en collaboration avec l’ISPAN et d'autres organisations partenaires, s’est fixé plusieurs objectifs : mieux documenter ce patrimoine ; développer des savoir-faire utiles à la réhabilitation des maisons en créant un atelier-école pour de jeunes maçons et charpentiers en partenariat avec l’Institut du Patrimoine Wallon (IPW) et grâce au financement de Wallonie Bruxelles International ; créer un cadre de vie plus agréable et embellir ce quartier en accord avec les autorités compétentes et les riverains. Le World Monuments Fund a fourni un appui méthodologique et technique à la FOKAL pour documenter ce processus, restaurer les maisons et faire des études ciblées sur le quartier.

Il est possible de télécharger le rapport de mission 2010 du World Monument Fund en cliquant ici 

Adresse et contact

FOKAL - OPEN SOCIETY FOUNDATION HAITI
143, Avenue Christophe BP 2720 HT 6112
Port-au-Prince,Haïti | Tel : (509) 2813-1694

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