Faire Acte de mémoire

DSC 7977nLe mois de janvier s’en est allé avec toutes ces dates qui nous forcent à réfléchir sur le Nous en tant que nation : le Jour de l’Indépendance, le Jour des Aïeux ; et sur le Nous en tant qu’être humain : le 12 janvier. Pourtant chaque année nous déployons de plus en plus d’efforts pour ne pas nous souvenir. Pour rendre ces dates les plus ordinaires et les plus banales qui soient.

Il est vrai que les priorités de l’heure ne nous laissent pas penser à hier, nous avons à peine le temps de penser à aujourd’hui. Nous plongeons tête baissée dans un quotidien de plus en plus oppressant qui ne nous laisse d’autre choix que de penser à l’instant présent : maintenant. Mais est-ce la seule raison ? Ne serait-ce plutôt une volonté de ne pas regarder notre passé ? Un passé qui déborde de multiples évènements marquants qui rendent encore plus cruellement blessants nos échecs d’aujourd’hui.

Faire acte de mémoire, c’est faire acte de courage. C’est oser affronter les évènements d’hier, les analyser sous toutes les coutures et en tirer des leçons pour aujourd’hui et pour demain. Faire acte de mémoire c’est entretenir le souvenir de ce qui a été, l’empêcher de tomber dans l’oubli et s’assurer que les générations à venir soient marquées par ce souvenir et les empêcher de tomber dans les mêmes pièges.

Le besoin de mémoire est là, présent tapi au fond de nous, attendant le moment le plus opportun ou peut-être le moins opportun pour surgir. Il nous faut faire acte de mémoire pour faire le deuil de nos disparus afin que leur âme repose en paix. Certains prétendent qu’il faudrait même faire les funérailles symboliques de l’Empereur Jean-Jacques Dessalines afin d’effacer le traumatisme de ce parricide.

Nous avons besoin de faire acte de mémoire pour guérir de nos blessures. L’oubli ne fait que retarder pour un moment la percée d’un souvenir poignant que seul l’affronter peut nous en affranchir. Faire acte de mémoire nous permet de prévenir, d’empêcher la répétition des mêmes erreurs qui aboutissent aux mêmes échecs.

Réhabiliter nos ancêtres, renforcer notre identité, nous réapproprier des dates importantes de notre histoire noyées dans des bouleversements sociopolitiques qui leur font perdre toute essence, tout symbolisme, est nécessaire pour construire une mémoire collective qui ne nous fige pas dans un passé stérile mais qui nous incite à bâtir notre avenir sur des bases vraies et solides.

Depuis plusieurs années, FOKAL a initié un ensemble d’activités visant la préservation et la réhabilitation du quartier Gingerbread à Port-au-Prince, à travers un projet conjoint avec l’ISPAN (Institut pour la sauvegarde du patrimoine national). L’architecte Farah Hyppolite, cheffe du projet Patrimoine à FOKAL explique que cette initiative constitue aussi une grande contribution de la Fondation dans le travail de mémoire. C’est un projet qui vise à améliorer la documentation et la connaissance de ce patrimoine, développer des savoir-faire grâce à la formation de techniciens en restauration, établir un réseau et agir en commun accord avec les autorités publiques, les citoyens et les institutions internationales autour de ce patrimoine culturel. Depuis 2020, ce projet touche aussi la valorisation du patrimoine culturel immatériel.

Adresse et contact

FOKAL - OPEN SOCIETY FOUNDATION HAITI
143, Avenue Christophe BP 2720 HT 6112
Port-au-Prince,Haïti | Tel : (509) 2813-1694

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