Théâtre : « Gouyad Senpyè » à FOKAL

affiche gouyad senpyè

Gouyad Senpyè s’inspire des témoignages de 5 femmes qui ont vécu injustement l’enfermement carcéral. Darline Gilles, auteure du texte, rédige ces lignes en s’appuyant en grande partie sur l’histoire de ces anciennes prisonnières, construisant ainsi une mémoire sensible de cette injustice devenue ordinaire. Leurs histoires, plus révoltantes les unes que les autres, mettent à nu les faiblesses de l’appareil judiciaire en Haïti et l’impact des inégalités sociales dans le système judiciaire haïtien.

Texte de Darline Gilles mis en scène par Anyès Noël, Gouyad Senpyè est à découvrir les mercredi 16 et jeudi 17 janvier 2019 – 6 h pm à FOKAL. L’entrée est libre dans la limite des places disponibles.

Spectacle né de la collaboration entre le Bureau des Droits Humains d’Haïti (BDHH) et le Festival Quatre chemins, Gouyad Senpyè a été créé grâce à la volonté farouche de Pauline Lecarpentier, directrice du BDHH, de récupérer les témoignages de ces prisonnières-oubliées, tout en leur proposant des activités favorisant leur intégration, et de transmettre leur parole.

création son Roudie Marcellin

création lumière Angela Auguste

avec

dans le rôle de Maryse : Daniella Julien et Sarah Jina Penina Midi

dans le rôle de Anin (Blan) : Johanne Louis et Fabiola Rémy

dans le rôle de Krismen : Jenny Cadet et Minouse Delva

dans le rôle de Majo : Darline Gilles et Nathalie Labonté

dans le rôle de Lelène : Lucenda Boucard et Wilda Jocelyn

A la fois travail d’initiation au théâtre et d’écriture au plateau, Gouyad Senpyè loin d’être une trame dramaturgique conventionnelle, est l’expression pure et brute d’un quotidien carcéral hostile ou se retrouvent des femmes, jeunes, mères, veillant les unes sur les autres. Du jargon carcéral émergent la violence, la saleté, le rêve du jugement qu’elles attendent souvent depuis des années, mais aussi l’espoir, les rires, l’envie de vie, d’amour et la rage du dehors. Dans ce décor, en permanence, la ville qui ne cesse de se mouvoir. Gouyad Senpyè s’articule sur différentes thématiques, mais l’on ne peut s’empêcher d’entrer dans ces vies volées, quasi-identiques

Deux blocs. Deux cellules. Dans chaque cellule, 5 femmes. Une double distribution pour chaque rôle de la pièce afin de donner un écho redondant à l’injustice. Ces 10 femmes se répondent, d’une cellule à une autre.

Si j’ai fait le choix de deux espaces réduits, c’est pour toucher la réalité du milieu carcéral haïtien dont il a été relaté par une étude qu’il y aurait moins d’un mètre carré par prisonniers dans les prisons haïtiennes.

Entre les deux, une lumière, telle une porte qui personnifie le dehors et les jugements de la société mais aussi de la justice toujours plus aveuglante.

Et puis il y a ces corps. Meurtris, chargés d’histoires et de failles. Ce sont aussi eux qui racontent. Plus que les mots, plus que l’univers à la fois réaliste et étrange que donne à entendre la création sonore. Étrange comme symbole d’hostilité. Réaliste afin que le spectateur perçoive davantage la réalité de la prison. Mais aussi pour faire écho à cette structure debout au centre de la ville criante et vivante que les prisonnières perçoivent sans y prendre part. Ainsi le son créé par Roudie Marcelin est présent durant l’intégralité de la pièce.

La mise en scène se veut esthétiquement irréaliste, s’appuyant ainsi sur une symbolique qui laisse libre l’imagination et la sensibilité du spectateur. Un univers qui permet toutefois de montrer les conditions inhumaines du milieu carcéral. J’aime suggérer, symboliser les choses à partir d’un texte déjà criant de vérité, apportant ainsi un contraste théâtral fort.

Anyès Noël

Darline GillesDarline Gilles – Auteure. Connue sous le pseudo Manzè Da, Darline est née à Port-au-Prince. Elle n’a pas grandi avec ses parents et l’écriture est rentrée tôt dans sa vie, comme exutoire à sa solitude. Elle commence à tenir des journaux intimes à l’âge de 10 ans. C’est en 2010 qu’elle décide de faire de cette passion une activité professionnelle. Elle prend goût au journalisme qu’elle pratique pleinement après le tremblement de terre du 12 janvier, en tant que rédactrice, pour le journal AYITI FANM de l’association ENFOFANM. Elle se forme dans ce domaine et crée un an plus tard, Publicad’Elles, un journal féministe. Elle y publie des articles et des romans feuilletons. Elle est actuellement rédactrice en chef de Publicad’elles et gestionnaire du blog de la revue, créé en août 2016. Elle est aussi secrétaire de rédaction de la revue annuelle DO KRE I S, une publication créée pour la promotion des langues et des cultures créoles. Parallèlement à ses travaux d’écriture journalistique, elle continue à explorer plusieurs genres littéraires, notamment le roman, la poésie et l’écriture théâtrale. En 2014 elle publie Zuwena, une pièce de théâtre écrite durant une résidence d’un mois au Togo. Elle a été récemment sélectionnée par ECLA, pour la promotion des écritures d’Afrique et de la Caraïbe pour représenter Haïti lors d’une résidence d’écriture à Bordeaux.

Anyès NoelAnyès Noël - Metteure en scène. Comédienne, diplômée du Cours Florent à Paris, Anyès Noël pratique le chant, la danse classique et le modern jazz pendant dix ans. Titulaire d’une licence en médiation culturelle et communication de l’université de Nice et d’un Master en Études Théâtrales de Paris 3 Sorbonne Nouvelle, elle a aussi en participé à différents ateliers - marionnette portée avec Christophe Lorcat, biomécanique avec Ursula Mikos - et à des stages animés par le metteur en scène cubain Eugénio Espinoza, le comédien guadeloupéen Gilbert Laumord, la compagnie du Théâtre de Talipot de la Réunion, les ateliers du Théâtre National de Nice, etc. En 2009, elle interprète un rôle majeur dans Trottoir Chagrin de Luc Saint Eloy. Elle obtient par deux fois le prix de la meilleure comédienne au FITHEB de Casablanca et au Festival « Theater without fund » à Alexandrie, pour son rôle dans le spectacle Ces jours qui dansent avec la nuit, adaptation à une voix du roman éponyme de Caya Makhélé mise en scène par Sirine Achkar. Elle est membre du Collectif d’auteurs et de comédiens Entre Nous c’est Juste Textuel et enseigne le théâtre aux enfants et aux adolescents en milieu scolaire. Suite au tournage du long métrage de François Marthouret, Port-au-Prince Dimanche 4 Janvier, adapté du roman Bicentenaire de Lyonel Trouillot, où elle interprète le second rôle féminin, elle entreprend un travail de résidence d’écriture en Haïti où elle présente un extrait de ses travaux à la 12ème édition du Festival Quatre Chemins et à la première édition du festival de l’organisation Négès Mawon qui coordonne le projet Chyen Kréyol en Haïti. Aujourd’hui installée à Port-au-Prince, suite à une collaboration sur la pièce de Valère Novarina, L’acte Inconnu avec la compagnie Nous Teyat dirigée par Guy Régis Jr, elle souhaite créer un lien entre artistes caribéens pour l’émergence de nos arts et cultures.

Roudie MarcellinRoudie Marcellin - Créateur Son. Né au Cap-Haïtien, il s’intéresse très jeune à l’audiovisuel en restaurant les appareils de radio de son père et les télévisions de la maison. Il cherche, examine, décortique afin de comprendre la structure technique de ces appareils. Autodidacte curieux, il devient Disc Jockey en 2000 puis animateur à Radio One où il anime une émission musicale. Suite à un stage à Radio MINUSTHA FM, il est appelé à travailler au sein de Image & Marketing S.A, une agence de communication où il découvre les métiers de la publicité. Par la suite, il s’inscrit au Cine Institute de Jacmel, où il est diplômé en montage vidéo et en Postproduction de sons en 2015. Il travaille pour différentes institutions internationales et locales. Il est aujourd’hui, technicien son à Muska Group, où il a notamment a contribué au film Kafou.

Adresse et contact

FOKAL - OPEN SOCIETY FOUNDATION HAITI
143, Avenue Christophe BP 2720 HT 6112
Port-au-Prince,Haïti | Tel : (509) 2813-1694

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