Jacques Muller Luxama : « Incitez les jeunes à jouer aux échecs pour leur développement intellectuel » 

Avec seize années d’expérience dans la pratique du jeu d’échecs, en tant que moniteur du club d’échecs et de scrabble de FOKAL, candidat-maitre à la Fédération internationale des échecs (FIDE) et directeur technique national de la Fédération haïtienne des échecs, à 31 ans, Jacques Muller Luxama est aujourd’hui le numéro un national. Il a représenté Haïti à plusieurs reprises aux olympiades d’échecs (Kahnty en Russie en 2010, Istanbul en Turquie en 2012, et Tromso en Norvège en 2014) et à un tournoi à Montréal. Il nous parle du jeud’échecs, de son expérience et son travail avec le club de FOKAL. 

Un audidacte devenu professionnel 

Jacques Muller Luxama a fait ses débuts de joueur d’échecs en autodidacte en 1999. Deux années plus tard, il participe au tournoi du Magic chess club (aujourd’hui Tour de joie club d’échecs à Carrefour feuilles), crée un club avec des amis et commence également à l’enseigner aux plus jeunes de son quartier. 

Prenant davantage goût au jeu, il y développe une passion et devient moniteur dans une école primaire. « Cette expérience a débuté il y a huit ans avec l’école Les Petits Soleil à la rue 3. Et maintenant, je l’enseigne à l’école Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et au club de FOKAL. » raconte-t-il. Il jouera son premier match amical international contre un joueur de la République dominicaine en 2009. 

En contact très tôt avec les jeunes, il croit que ces derniers ont plus à gagner en commençant par l’apprendre dès leur enfance. En effet, « jouer aux échecs stimule le cerveau, développe la mémoire, l’intelligence, l’estime de soi, la capacité d’analyse et de synthèse, même le goût pour les langues étrangères » souligne-t-il. 

On ne devient pas un Karpov ou un Kasparov du jour au lendemain ! « Anatoly Karpov a commencé à l’âge de quatre ans. Kasparov, à l’âge de cinq ans avec son père » rappelle-t-il. En 1996, Garry Kasparov, le champion du monde des échecs, a battu Deep Blue, la machine inventée par les ingénieurs d’IBM qui peut analyser jusqu'à cinquante milliards de positions en trois minutes (la machine prendra sa revanche l'année suivante).

L’expérience à la Bibliothèque Monique Calixte

Assistant de Pierreson Lebrun qui animait le club d’échecs de FOKAL, il finira par le remplacer après le départ de ce dernier pour Montréal. Cela fait maintenant deux ans qu’il dirige le club de scrabble et d’échecs de la bibliothèque Monique Calixte. 

De ce qu’il a vécu, l’engouement des jeunes est réel mais fléchit au gré des périodes scolaires. « Il y a des moments où les jeunes viennent en grand nombre, il y en a d’autres où la fréquentation est faible. Mais d’une manière générale l’expérience est vraiment riche. FOKAL a donné pas mal de joueurs d’échecs. ». Il appelle les parents à encourager les jeunes à s’adonner à ce jeu, « …ce jeu unique qui appartient à tous les peuples et à tous les temps, et dont personne ne sait quel dieu en fit don à la terre pour tuer l'ennui, pour aiguiser l'esprit et stimuler l'âme. » comme l’a écrit  Stefan Zweig, écrivain autrichien, dans Le Joueur d'échecs en 1943. ((http://classes.bnf.fr/echecs/litt/ind_antho.htm

Le club d’échecs de la BMC intègrera bientôt la Fédération haïtienne d’échecs qui compte FOKAL parmi ses fidèles partenaires. D’ailleurs, le programme bibliothèque de FOKAL a récemment chargé la fédération d’une formation à l’intention des bibliothèques partenaires dans l’Ouest. FOKAL soutient diverses participations de la FHE aux olympiades et rencontre bilatérale dont celle avec la Fédération américaine des échecs. 

Les échecs, plus qu’un passe-temps

Même si jouer aux échecs peut être un passe-temps - il a été un des derniers passe-temps de Stefan Zweig- il « permet aux enfants de développer leur personnalité, d'apprendre à anticiper des situations et de mieux vivre avec les autres » écrit l’association française Le Petit Echiquier (http://www.le-petit-echiquier.com/echecs.php?page=2). D’autres auteurs se sont d’ailleurs inspirés du jeu ou s’y sont intéressés. C’est le cas de Lewis Carrol, Vladimir Nabokov, Georges Perec. 

Apparu en Inde au VIᵉ siècle, le jeu d’échecs est aujourd’hui présent sur tous les continents. Il serait le jeu intellectuel le plus vieux au monde. C’est pourquoi ses origines (http://classes.bnf.fr/echecs/histoire/ind_leg.htm) sont aussi légendaires, sur le site de la Bibliothèque nationale de France, on parle de la légende du brahmane nommé Sissa, des légendes médiévales (Aristote aurait instruit le jeune Alexandre le grand) et des légendes mythologiques (Palamède, héros de L'Iliade et grand rival d'Ulysse, aurait inventé les échecs)! 

Lors de la dernière olympiade, « évènement mondial dédié au jeu ayant plus de pays participants que l’organisation des Nations Unies », Luxama a obtenu le score de 6.5/11, pour 6 victoires et un match nul. Cette performance lui a valu le titre de candidat-maitre international. Il souhaite remporter la compétition nationale de cette année pour se rendre en Azerbaïdjan en 2016 où il espère avoir le titre de maitre international. 

Diplômé en infographie, et ayant entamé des études en informatique à ESIH (http://www.esih.edu/). Luxama travaille actuellement sur l’intégration des échecs dans le système scolaire haïtien en sus de ses activités échiquéennes. Bien qu’il sollicite l’appui des parents pour inciter les jeunes à pratiquer ce jeu, Luxama lance également un appel vers les entreprises locales pour soutenir l’initiative d’intégration des échecs dans les écoles.

Adresse et contact

FOKAL - OPEN SOCIETY FOUNDATION HAITI
143, Avenue Christophe BP 2720 HT 6112
Port-au-Prince,Haïti | Tel : (509) 2813-1694

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